En attendant que minuit sonne
J’ai troqué ma couette pour du vent
Qui fait tourner la tête –pirouette-
Qui gifle mes joues en sifflotant
Quelques airs de valses désuètes
Je brasse le vent à cœur ouvert
Viens là mon grand, souffler mes chagrins,
Emporte les, fais leur prendre l’air
Estompe l’avant et ses pantins
Perds moi dans tes courants fol hiver
Offres-moi encor mille caresses,
Baisers gelés et serments sincères
Que mon cou frissonne d’allégresse
Je virevolte et vole…Non ? Attends !
A quand mon envolée, quand irai-je
Dérober un lambeau de ciel blanc
Pour décorer les toits sous la neige ?
Je tournoie sous les cristaux de verre
Aux éclats irisés –galipettes !-
Comme une girouette éphémère,
Je sautille sur la neige en miette
La bourrasque fait son baisemain
-exquise toilette chère dame-
Je rougis, je parade, cherche en vain
Un moyen de fuir à son grand dam
J’ai troqué mon lit contre la brise
Et je danse une vie qui [d]étonne,
Je volète et joue à la marquise
En attendant qu’enfin minuit sonne.
Samhradh
A Etolane,
ASSISE SUR UN BANC
Je l'ai rencontrée assise sur un banc
Elle tournait les pages d'un livre de ses gants
Veloutés, comme soufflerait un vent froid
Sur les fleurs écloses d'un printemps sans éclat.
Elle a levé les yeux, et posé sur moi,
Posé des siècles, de peur, tel un renégat
Reniant sa défiance aux inconnus tel que
Je suis, et d'un regard bleu m'a fait aveu
Elle m'a confessé sans mot ce qui la tire,
vers le feu, le désir, vers le mal et l'ire
Qui la ronge, chaque fois qu'elle ne peut avoir
Ni ombre ni pas, un sommeil sans le voir
Elle a soupiré doucement, je l'aimais
Sans n'en rien savoir, elle a soufflé ses peurs
Je les ai jetées et me suis approché
Pour l'embrasser, d'un regard plein de regrets
Je l'ai rencontrée assise sur un banc
J'ai cru à des soupirs, un regard, du vent,
Je l'ai rencontrée assise sur un banc
Et je suis parti, l'âme en peine, l'âme en sang.
Je hurle mon amour pour toi
(en prose)